Un des plus grands défis dans l’atténuation des changements climatiques est le transport. C'est dans ce secteur que chaque citoyenne et citoyen peut avoir le plus grand impact. Il faut revoir comment nous nous transportons.

  • Marcher et faire de la bicyclette quand c’est possible—c’est bon pour l’environnement et pour la santé. 
  • Privilégier les transports en commun le plus possible et demandez activement des améliorations aux réseaux.
  • Si vous devez utiliser une voiture pensez auto-partage avant d’acheter une voiture. Communauto est une compagnie québécoise pionnière en Amérique du nord, profitez-en!
  • Assurez-vous que votre prochaine voiture soit une auto électrique. Le temps des voiture et VSU à essence est révolu.

Cependant, il y a des limites à ce que chacun peut faire : il est limité par le choix des véhicules en vente—nous avons besoin de normes plus strictes—nous avons besoin de meilleurs transports en commun en particulier dans les zones rurales et d’une planification urbaine plus efficace—nous avons besoin de logements abordables et viables situés à proximité des transports en commun. Les gouvernements ont un rôle à jouer pour nous aider à faire des choix durables. Par exemple, nous aimerions voir une interdiction à moyen terme (10 ans) de la vente de véhicules à essence neufs et aussi une interdiction de publicité pour ces mêmes véhicules dès maintenant comme nous avons banni les publicités pour la cigarette.

  • Demandez à Monsieur Legault et son équipe de ne pas investir dans l’agrandissement du système routier mais plutôt dans le transport en commun. Soyons imaginatif et réinventons comment nous nous déplaçons. 

C’est à nous de donner du courage aux politiciennes et politiciens en réclamant des réponses politiques significatives et à plus grande échelle aux changements climatiques.

  • Une autre action simple à poser au Québec est d’électrifier notre système de chauffage. Notre électricité est propre, profitons-en. C’est aussi vrai pour les commerce et l’industrie. Le plus nous utiliserons l’électricité comme source d’énergie, le mieux se portera le climat.
  • Finalement, pensez à manger local. Les fruits et les légumes d’ici ont bien meilleur goût. Acheter des produits québécois encourage notre économie rurale et diminue l’emprunte carbone de notre mode de vie. Pendant l’hiver, on peut décongeler des plats préparés d’avance pour retrouver les saveurs de l’été.

Consultez les Solutions—Citoyens de l'Équiterre pour plus d'idées ! Vous pouvez vous inspirer par cette méta-analyse publiée en 2017 qui calcule l’impact sur les réductions d'émissions des actions individuelles [en anglais].

Dans notre premier rapport, Agir sur les changements climatiques. Les solutions d'universitaires canadiens et canadiennes, nous avons identifié 10 orientations politiques clés qui pourraient permettre au Québec et au Canada d’effectuer rapidement une transition vers une économie sobre en carbone et un certain nombre d'actions qui pourraient être immédiatement mises en application. Deux actions se démarquent: (i) il faut maintenir le prix sur le carbone et penser à l’augmente encourageant les autres provinces à faire de même. Le prix du carbone n’est pas très différent de la taxe sur les cigarettes: c’est le principe du pollueur-payeur. La deuxième action, au niveau pan-canadien cette fois-ci, est (ii) d’assurer des connexions électriques entre les provinces qui produisent de l'hydroélectricité et ceux qui n’en produisent pas. De telles interconnexions permettraient au Canada d'avoir une électricité ~100% sans carbone, comme nous au Québec. L’électrification pourrait devenir le pilier de la transition vers une société sobre en carbone au Canada et nous avons beaucoup de savoir-faire en la matière.

Parallèlement, il est essentiel que le gouvernement aide en soutenant les normes les plus strictes en matière d’utilisation de l'énergie et un urbanisme approprié qui offriront aux citoyennes et citoyens une meilleure qualité de vie avec une production minimale de gaz à effet de serre.

Nous proposons que le «problème» des changements climatiques devrait être perçu comme une «occasion de changement» qui améliorera le bien-être de toutes et tous. Pour nous, la durabilité nécessite une vision de l'avenir qui améliore le bien-être social et environnemental. Dans ce contexte, les politiques de lutte aux changements climatiques devraient favoriser une transition semblable à la transition qui s'est produite durant l'industrialisation.

Il est donc important que les citoyennes et citoyens rêvent et agissent sur leur avenir au lieu d’en avoir peur. L’atténuation des changements climatiques est une occasion de faire bouger collectivement le Québec et le Canada dans la direction de ce futur désiré.

Pensons à Maitres chez nous... Cela nous a bien réussis. 

Trois points ici.

Tout d'abord, ne rien faire sera coûteux. Plusieurs études ont montré que le coût d'adaptation aux changements climatiques augmentera si aucune mesure d'atténuation n'est adoptée. Cela signifie que l’atténuation des changements climatiques pourrait engendrer des «coûts nets nuls» si nous agissons rapidement. Être proactif est beaucoup moins coûteux qu’être réactif. Nous en avons parlé dans notre rapport Rebâtir le système énergétique canadien. Vers un avenir sobre en carbone

En second lieu, la transition vers une société sobre en carbone peut être employée comme manière de propulser l'économie québécoise et canadienne dans l'avenir, pour la rendre plus concurrentielle et plus durable. Naturellement, ceci signifie que quelques secteurs économiques se rétréciront tandis que d'autres prendront de l’expansion. C’est exactement ce que Schumpeter a nommé destruction créative, soit le processus de mutation industrielle qui révolutionne constamment la structure économique de l’intérieur, détruisant constamment l’ancienne structure en créant constamment une nouvelle. Dans l’ensemble cependant, les gains économiques, environnementaux et sociaux dépasseront les pertes. Les secteurs qui bénéficieront vraisemblablement plus de la transition sont ceux qui essayent de s'ajuster de manière proactive. Cela en effet augmentera leur compétitivité. Tout comme les entreprises, les gouvernements ayant ces enjeux au centre de leurs préoccupations sont les plus susceptibles de réussir.

Finalement, le Québec et le Canada remplacent actuellement une grande partie des infrastructures que nous avons construites durant les années 1960 et les années 1970. L'incorporation des stratégies d’atténuation des changements climatiques dans ces infrastructures sera beaucoup moins coûteuse que de corriger les erreurs dans 10 ou 15 ans. Une analogie intéressante est l’État de la Californie qui veille à ce que son infrastructure (bâtiments, ponts) soit préparée à résister aux tremblements de terre. Elle ne sait pas quand ils se produiront, mais elle investit maintenant; l'État n’attend pas de voir pour agir. Une des stratégies d’atténuation efficaces les moins couteuses consiste à incorporer l’atténuation des changements climatiques à la conception et à la réparation des infrastructures existantes et nouvelles. De cette façon, le coût de l’atténuation est incorporé dans les budgets actuels alloués aux infrastructures.